La spiruline

La spiruline est une micro-algue qui croît naturellement dans certains lacs alcalins de pays chauds. Elle peut aussi être cultivée en bassin avec des rendements remarquables. Elle se consomme séchée. Son exceptionnelle teneur en protéines, acides aminés, vitamines (A=Bétacarotène, B12), acide gamma-linoléique et en oligo-éléments (fer, magnésium, phosphore, potassium, calcium,…..), en fait un excellent complément alimentaire qui permet notamment de renforcer les défenses immunitaires de l’organisme. Avec 1 ou 2 grammes par jour un enfant souffrant de carences alimentaires sévères ou moyennes peut être guéri en 5 à 6 semaines.

Partenariat Antenna France et Tarbiyya Tatali

Antenna France, ONG dont l’objectif principal est la lutte contre la malnutrition, a décidé de développer la culture de la spiruline dans les pays en développement. Tarbiyya Tatali (RAEDD) a accepté d’être partenaire de ce projet. Tarbiyya Tatali s’engage à livrer une certaine quantité de spiruline (20 % de la production) aux services de santé chargé de lutter contre la malnutrition, et est libre de commercialiser le surplus.

Construction de bassins et démarrage de la production

Le site a été choisi, l’électricité et l’eau apportées, les bassins, latrines et bâtiments construits, et la spiruline ensemencée dans des bassins. Une personne est chargée de remuer les bassines de spiruline toutes les heures tous les jours. La spiruline a été mise en culture au début de l’’été 2007 et la production a commencé. Le personnel chargé de soigner les enfants mal-nutris à Dogon Doutchi apprécie beaucoup l’efficacité de la spiruline qui raccourcit le temps d’hospitalisation des enfants atteints de malnutrition, qui sont très nombreux au Niger.

Un équilibre économique difficile à trouver

Situation à l’été 2010

La production est désormais de plus de 30 kilos par mois. Mais la spiruline coûte cher et les gens ne sont pas habitués à la consommer. La spiruline peut devenir un volet important de la sécurité alimentaire, notamment pour les mères et les enfants.
Une aide du lycée Saint-Martin de Rennes a permis d’acheter près de 25 kilos de spiruline pour les centres de santé intégrés du département de Dogondoutchi. Une aide du Conseil Général 35 est consacrée à l’achat de 50 kilos de spiruline pour les cases de santé de Dankassari, commune rurale liée par un accord de coopération avec Cesson-Sévigné.

En 2010, année d’une grave crise alimentaire, une aide d’élèves de Plélan le Petit et du lycée Saint-Martin de Rennes et des dons d’adhérents de l’AECIN ont permis d’acheter près de 40 kilos de spiruline.

En 2011, une aide du lycée professionnel Saint-Joseph de Fougères, du lycée Sain-Martin de Rennes et des dons d’adhérents de l’AECIN ont permis d’acheter de nouveau 40 kilos. De son côté le conseil général 35 a financé l’achat de 35 kilos de spiruline pour vente à prix aidé dans le département de Dogondoutchi.

Situation en novembre 2011

La ferme de spiruline a produit sur les 15 derniers mois une moyenne de 42 kilos par mois. Huit kilos sont fournis tous les mois à titre d’aide humanitaire à l’hopital de Dogon Doutchi pour lutter contre la malnutrition.
Les ventes représentent 28 kilos, dont 16 vendues par le RAEDD au Niger et 12 liés à des financements de type humanitaire (Croix Rouge monégasque, Antenna Technologie, fonds recueillis par l’AECIN). Le stock représente 175 kilos et la ferme n’a pas réussi à assurer tous les mois les salaires de ses employés (six mois de salaire impayés actuellement). Une action énergique va être entreprise avec le soutien d’Antenna France et de l’AECIN pour la commercialisation de la spiruline à Niamey. Une autre piste est la constitution d’un partenariat avec la Fondation pour la santé de la mère et de l’enfant mise en place par la première dame.

Situation en 2012

Malgré les efforts de diversification de la diffusion au Niger (embauche d’un agent commercial, vente à prix aidé), et notre campagne de dons et de demandes de subventions en France, le stock est désormais de près de 250 kilos et les arriérés de salaire s’accumulent pour les employés de la ferme.

Avec la nomination d’un médecin dans chaque commune rurale du département de Dogondoutchi, la vente à prix aidé va prendre une nouvelle ampleur. Les enfants mal nutris bénéficieront ainsi d’un traitement de spiruline à 0,8 euros par enfant, alors que le « prix coûtant » est de 2 euros.

L’association Fredie la vie au Niger contribue aussi à la diffusion dans la région de Diagourou.

Situation en 2013-2014

Des ventes dans les pharmacies du Niger et des ventes ponctuelles en France ont permis de diversifier les ventes et d’améliorer la situation, le stock n’est plus que de 170 kilos a l’été 2013 mais des salaires des employés de la ferme demeurent impayés.

A partir de l’été 2013, les dons humanitaires sont donnés à l’ensemble des CSI du département de Dogondoutchi et de Tibiri pour aider à la vente à prix aidé. A l’automne 2013, cent kilos de spiruline produits à Dogondoutchi ont été diffusés dans la région d’Arlit par l’association Targuinca.

La situation des salaires s’améliore progressivement en 2014, avec un stock de 55 kilos : les ventes se diversifient, la vente à prix aidé se développe et 80 kilos ont été donnés au Centre National de Traitement Ambulatoire qui coordonne le suivi des malades du SIda (grâce à un don de l’AECIN sur ses fonds propres).

Situation en 2014-2016

Plus aucun impayé de salaire. Une politique de diffusion à prix aidé à travers les centres de santé intégrés des communes rurales rend possible un large accès à la spiruline. Elle est financée par les fonds propres de l’AECIN.

Situation en 2017-2018

La mise en place de l’Association Antenna Niger améliore la diffusion commerciale à Niamey. La diffusion à prix aidé reste modeste. Des dons humanitaires ont repris vers l’Hôpital de Dogondoutchi. Enfin des travaux de rénovation de la ferme et son équipement en énergie solaire ont été réalisés par un financement de la Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN). Voir video.

Situation en 2020

Bien qu’elle ne contribue plus au financement de la ferme de spiruline, l’AECIN continue de suivre cette activité grâce au rapport mensuel de la ferme. La ferme a produit 156 kg en 2020 (contre 328 kg en 2019). Sur cette production 46kg ont été fournis à l’hôpital de Dogondoutchi et 45 kg ont été fournis à un centre de nutrition à Niamey et à une ONG à Zinder. L’avenir de la ferme de spiruline ne sera assuré qu’avec l’obtention de débouchés pérennes.

Arrêt de la ferme en 2021

Aucune solution économique pérenne n’ayant été trouvée, la ferme a arrêté ses activités courant 2021.